"Lubitsch revient aux sources premières en visant au grotesque… Le scénario est l'un des plus rigoureusement et subtilement élaborés de tout le cinéma : là encore, nous rencontrons le théâtre dans le théâtre, d'où le système de reflet qui permet de conférer à chaque épisode une force redoublée." (J. Eustache.)
Fiche Technique
Pays | États-Unis |
Année de production | 1942 |
Durée | 02:19 |
Catégorie(s) | Fiction |
Scénario | Melchior Lengyel, Edwin Justus Mayer |
Image | Rudolph Maté |
Montage | Dorothy Spencer |
Musique | Werner R. Heymann |
Son | Frank Maher |
Interprète(s) | Carole Lombard, Jack Benny, Robert Stack, Felix Bressart, Lionel Atwill, Stanley Ridges, Sig Ruman, Tom Dugan |
Production | |
Décor | Julia Heron, Vincent Korda |
Version |
Réalisateur
Ernst Lubitsch
Né en 1892 à Berlin, fils d'un tailleur berlinois, Ernst Lubitsch fait ses débuts d'acteur dans la troupe de théâtre de son lycée. Un poste de factotum aux studios Bioscope de Berlin lui ouvre la porte du cinéma en 1912.
De sa période allemande, on retiendra Les Yeux de la momie Ma (1918), qui marque ses débuts en tant que réalisateur après de nombreux rôles, suivi l'année d'après par La Princesse des huîtres, premier succès international. Puis Lubitsch émigre aux États-Unis en 1922, engagé par Mary Pickford pour la diriger dans Dorothy Vernon de Haddon Hall. Refusant le projet, il réalise Rosita (1923) qui, bien que renié par Pickford, reçoit un accueil critique favorable. Comédiennes (1924), est le premier grand succès américain de Lubitsch et le consacre comme un maître de la comédie satirique. Le réalisateur fait son entrée dans le cinéma parlant avec Parade d'amour (1929). L'Homme que j'ai tué (1931) sera son seul film parlant "sérieux ".
Il travaille avec des légendes du cinéma : Maurice Chevalier tente sous sa direction de séduire La Veuve joyeuse (1934), et sa Ninotchka (1939) est incarnée par Greta Garbo. Son succès au box-office et sa grande capacité de travail lui valent d'accéder à de plus hautes fonctions. En 1935, la Paramount l'engage en tant que producteur exécutif, poste qu'il occupera aussi bien sur ses films que sur ceux d'autres auteurs, avant de signer un contrat de producteur réalisateur avec la 20th Century Fox. Contrat que sa santé déclinante l'empêchera de remplir pleinement. C'est dans la dernière décennie de sa vie que Lubitsch tourne ses films les plus connus aujourd'hui, dont To Be or not to be (Jeu dangereux) où une troupe de théâtre joue les espions dans le camp Nazi, et The Shop Around the Corner (1940) avec James Stewart. Sous des dehors de comédie romantique se dessine une certaine vision du sexe, de l'argent, de l'amour et des femmes moderne et libre. On n’oubliera pas La Huitième femme de Barbe-Bleue (1938), avec Gary Cooper et Claudette Colbert, ni Le Ciel peut attendre (1943). En 1947, l'Académie des Oscars lui décerne une statuette pour ses vingt-cinq ans de contribution au cinéma. Il meurt un an plus tard d'une crise cardiaque, au début du tournage de La Dame au manteau d'hermine qui sera terminé par Otto Preminger. À ses funérailles, Billy Wilder aurait déclaré : "Lubitsch n'est plus. Pire, il ne fera plus de films." Sa marque de fabrique, la "Lubitsch's touch", est encore utilisée aujourd'hui pour désigner une comédie sophistiquée.